D'après une étude publiée dans la revue Nature, les espaces forestiers de cinq pays d'Afrique centrale sont exposés à la fois aux risques liés aux activités anthropiques et au changement climatique.

 

L’étude, coordonnée par le CIRAD et l’IRD et publiée dans la revue Nature le 21 avril dernier, révèle que les espaces forestiers de cinq pays d’Afrique centrale sont exposés à la fois aux risques liés aux activités anthropiques et au changement climatique.

Plusieurs chercheurs préconisent que des actions soient menées « au-delà des frontières nationales » pour la préservation des écosystèmes qui les composent. Afin d’aider à la mise en place des mesures de préservation, ces derniers ont réalisé une cartographie inédite de la vulnérabilité au changement climatique et aux pressions anthropiques à l’horizon 2085. Ces prévisions ont été faites en tenant compte des scénarios du Giec et de l’ONU. Les données et cartes de l’étude accessibles en ligne doivent notamment permettre de « guider le développement de plans d’utilisation des terres ».

Les chercheurs se sont basés sur des données répertoriant plus de six millions d’arbres répartis sur plus de 185 000 parcelles dans cinq pays : Cameroun, République centrafricaine, Gabon, Congo-Brazzaville et République démocratique du Congo (RDC).

Des fragilités très diverses ont été repérées par les scientifiques dans plusieurs lieux. « Les marges forestières du nord et du sud de la région, les forêts atlantiques et la plupart de celles de la République démocratique du Congo, pays qui englobe plus de la moitié des forêts d’Afrique centrale, comptent parmi les plus vulnérables », révèle Bonaventure Sonké, botaniste à l’Université de Yaoundé et co-auteur de l’étude (et par ailleurs membre du CST Forêt).

Des politiques territoriales spécifiques

Les observations qui figurent dans l’étude révèlent qu’il est essentiel que les politiques de préservation soient plurielles et adaptées aux spécificités de chaque territoire.

« Ces résultats doivent maintenant être utilisés, valorisés et appliqués afin d’élaborer des plans d’utilisation des terres qui préservent les caractéristiques des forêts tout en maintenant des connexions entre des zones protégées, grâce à des forêts de production de bois d’œuvre gérées durablement », précise Sylvie Gourlet-Fleury, écologue forestière au CIRAD et l’une des principales coordinatrices de l’étude (également membre du CST Forêt).

 

Lire la publication originale (en anglais) : www.nature.com/articles/s41586-021-03483-6

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