Le plan de Libreville, publié à l’issue du One Forest Summit prévoit la mise en place de Partenariats de conservation positive (PCP) sur le modèle des Partenariats de transition juste (JETP). Il s’agit ainsi de soutenir financièrement les pays qui ont une forte part de biodiversité. Mais pour l’économiste du Cirad Alain Karsenty, cela n’est pas synonyme de pratiques vertueuses. Pour lui, l’urgence est de financer des pays qui développent des politiques publiques ayant des impacts positifs sur la biodiversité et il décline plusieurs outils financiers pour cela.

« Il est plus urgent d’investir pour s’attaquer à la déforestation que de rémunérer des stocks de carbone », Alain Karsenty du Cirad

 

Nous partageons avec vous une interview de Novethic à Alain Karsenty, chercheur du Cirad et spécialiste du Bassin du Congo sur les propos du Plan de Liberville, publié à l’issue de One Forest Summit

Par  Concepcion Alvarez, |Publié le 13/03/2023

Alain Karsenty , économiste du Cirad et membre du CST-Forêt répond aux questions de Novethic, l’essentiel de la transformation durable
Cette interview aborde des questions sur les propositions issues de One Forest Summit comme le  mécanisme de rémunération des pays exemplaires ou la vente des « certificats biodiversité ».

Le spécialiste du Bassin du Congo s’exprime sur les « certificats d’impacts positifs » et sur le souhait du Gabon de vendre sur le marché volontaire des « crédits carbone souverains ». Il défend également sa position sur d’autres propositions de financement de la biodiversité

need many more for the future stability of our planet.

"La restauration de la nature n’est pas un luxe pour les bons moments – c’est un investissement vital dans un avenir durable. Nous espérons que les exemples et les réussites présentés ici en inspireront beaucoup d’autres, car nous en aurons besoin de beaucoup plus pour la stabilité future de notre planète".

Titre en français: Restaurer la nature Dans l’intérêt des personnes, de la nature et du climat

En 2020, l’UE a adopté une nouvelle stratégie en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030 définissant un ensemble complet d’engagements et d’actions visant à remettre la biodiversité européenne sur la voie du rétablissement d’ici 2030. La stratégie invite la Commission à présenter une proposition d’objectifs juridiquement contraignants de l’UE en matière de restauration de la nature afin de combler les lacunes du cadre réglementaire existant et de promouvoir la restauration des écosystèmes dégradés et riches en carbone. Cela donnera également un coup de pouce majeur à l’autre défi environnemental majeur de l’Europe, celui de l’adaptation et de l’atténuation du changement climatique ainsi que de la prévention des catastrophes.

Publication de l’UE, disponible uniquement en anglais:

European Commission, Directorate-General for Environment, Restoring nature : for the benefit of people, nature and the climate, Publications Office of the European Union, 2022, https://data.europa.eu/doi/10.2779/439286

La restauration des écosystèmes, associée aux efforts visant à réduire le commerce et la consommation d’espèces sauvages, contribuera également à prévenir et à renforcer la résilience face à d’éventuelles futures maladies transmissibles à potentiel zoonotique, réduisant ainsi les risques d’épidémies et de pandémies, et contribuera à soutenir les efforts de l’UE et du monde pour appliquer l’approche « Une seule santé », qui reconnaît le lien intrinsèque entre la santé humaine, santé animale et nature saine et résiliente.

Proposition de RÈGLEMENT DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL relatif à la restauration de la nature

« La proposition de règlement sur la restauration de la nature fixe un objectif primordial: contribuer à la récupération continue, à long terme et durable de la nature riche en biodiversité et résiliente dans les zones terrestres et maritimes de l’UE en restaurant les écosystèmes et contribuer à la réalisation des objectifs de l’Union en matière d’atténuation du changement climatique et d’adaptation au changement climatique et au respect de ses engagements internationaux. Pour atteindre cet objectif, la proposition fixe de multiples objectifs et obligations contraignants en matière de restauration dans un large éventail d’écosystèmes.

La proposition ouvre ainsi la voie à la restauration et au maintien d’un large éventail d’écosystèmes dans l’UE d’ici 2050, avec des résultats mesurables d’ici 2030 et 2040. Il permet à l’UE de contribuer à enrayer la perte de biodiversité et à ramener la nature en bonne santé. Il permet également à l’UE de faire preuve de leadership mondial en matière de protection de la nature, en particulier lors de la conférence des parties à la convention sur la diversité biologique qui se tiendra plus tard en 2022.the Convention on Biological Diversity to be held later in 2022 ».

Les écosystèmes forestiers sont visés au titre de l’article 10, mais également de l’article 4 qui fixe les objectifs généraux, notamment en lien avec Natura2000.

Vous trouverez le texte complet de la proposition de règlement de l’UE: Proposal for a REGULATION OF THE EUROPEAN PARLIAMENT AND OF THE COUNCIL on nature restoration (disponible en anglais seulement)

Nous remercions à la  DGPE/SDFE/SDFCB/BGED  de ce partage.

La restauration des écosystèmes, associée aux efforts visant à réduire le commerce et la consommation d’espèces sauvages, contribuera également à prévenir et à renforcer la résilience face à d’éventuelles futures maladies transmissibles à potentiel zoonotique, réduisant ainsi les risques d’épidémies et de pandémies...

Proposition de RÈGLEMENT DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL relatif à la restauration de la nature

« La proposition de règlement sur la restauration de la nature fixe un objectif primordial: contribuer à la récupération continue, à long terme et durable de la nature riche en biodiversité et résiliente dans les zones terrestres et maritimes de l’UE en restaurant les écosystèmes et contribuer à la réalisation des objectifs de l’Union en matière d’atténuation du changement climatique et d’adaptation au changement climatique et au respect de ses engagements internationaux. Pour atteindre cet objectif, la proposition fixe de multiples objectifs et obligations contraignants en matière de restauration dans un large éventail d’écosystèmes »…

Les écosystèmes forestiers sont visés au titre de l’article 10, mais également de l’article 4 qui fixe les objectifs généraux, notamment en lien avec Natura2000.

Vous trouverez le texte complet de la proposition de règlement de l’UE: Proposal for a REGULATION OF THE EUROPEAN PARLIAMENT AND OF THE COUNCIL on nature restoration (disponible en anglais seulement)

Un document d’accompagnement  « Restoring nature. For the benefit of people, nature and the climate »

Article presse en français : https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/fr/ip_22_3746

La fin du charbon?
Pour la première fois, le texte final d'une conférence climat évoque une diminution de l'usage du charbon. Mais les engagements restent insuffisants pour enrayer la crise climatique. Les États se sont donnés un an pour relever leurs objectifs climatiques.

15/11/2021. Philippe Collet. Actu-Environnement.com.

Samedi 13 novembre, la COP 26 de Glasgow (Écosse) s’est achevée avec l’adoption du Pacte de Glasgow pour le climat et de décisions techniques permettant la mise en œuvre des dispositions de l’Accord de Paris concernant les marchés du carbone et la transparence.

Revenir dans un an avec de nouveaux objectifs

L’une des principales avancées actées en Écosse est la décision prise d’arriver à la COP 27 de Charm El-Cheikh (Egypte) avec de nouveaux engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). Les États sont ainsi invités à présenter des engagements alignés sur les objectifs de l’Accord de Paris trois ans avant 2025, la date initialement prévue

Lire sur: COP 26 : des avancées symboliques, mais une ambition globale insuffisante (actu-environnement.com)

Cet éditorial tente de fournir des pistes sur la définition de forêt intacte, les indicateurs, les menaces et la valeur de ces forêts. Article qui pourrait être intéressant pour les membres du CST Forê.

Cette fois nous partageons avec vous un article récent sur les forêts intactes co-écrit par des scientifiques de WCS, l’Université de Dundee, l’Université de Queensland et l’Université d’Oxford.

Ce numéro spécial de Frontiers in Forests and Global Change a été inspiré par la Conférence d’Oxford de 2018 sur « Les forêts intactes au XXIe siècle », qui s’est tenue en partie en raison du désir croissant de la communauté mondiale des politiques de conservation de comprendre, cartographier et conserver les écosystèmes intacts. Le numéro contient quinze documents qui peuvent éclairer la politique et la pratique mondiales dans ce domaine critique.

Global Forest Watch (GFW) est une plateforme en ligne qui met à disposition des données et des outils de suivi des forêts. Grâce à une technologie de pointe, GFW permet à chacun d'accéder à des informations en temps quasi-réel afin de savoir où et comment les forêts du monde entier évoluent.

Des milliers de personnes dans le monde entier utilisent Global Forest Watch (GFW) au quotidien pour suivre et gérer les forêts, lutter contre la déforestation illégale et les incendies, condamner les activités non durables, défendre leurs terres et leurs ressources, se procurer des biens de manière durable ainsi que pour mener des recherches inédites en matière de conservation.

Le site offre l’accès à l’information d’experts et non experts pour visualiser les changements dans la forêt au travers de cartes et de tableaux, d’une veille des forêts, à travers le Map Builder et le GFW Pro.

Les thèmes abordés sont la biodiversité, le climat, matières primaires, eau et le feu.

Que pouvez-vous faire avec Global Forest Watch?

Vous pouvez recevoir des alertes hebdomadaires concernant la déforestation. Ces alertes indiquent où la perte de couverture arborée se produit en temps réel dans les Tropiques.

Le blog GFW vous permet également de rester informé.e sur les actualités de la forêt en suivant les articles rédigés par leur équipe de chercheur.e.s.

Suivre les actions du GFW sur : https://www.globalforestwatch.org

D'après une étude publiée dans la revue Nature, les espaces forestiers de cinq pays d'Afrique centrale sont exposés à la fois aux risques liés aux activités anthropiques et au changement climatique.

 

L’étude, coordonnée par le CIRAD et l’IRD et publiée dans la revue Nature le 21 avril dernier, révèle que les espaces forestiers de cinq pays d’Afrique centrale sont exposés à la fois aux risques liés aux activités anthropiques et au changement climatique.

Plusieurs chercheurs préconisent que des actions soient menées « au-delà des frontières nationales » pour la préservation des écosystèmes qui les composent. Afin d’aider à la mise en place des mesures de préservation, ces derniers ont réalisé une cartographie inédite de la vulnérabilité au changement climatique et aux pressions anthropiques à l’horizon 2085. Ces prévisions ont été faites en tenant compte des scénarios du Giec et de l’ONU. Les données et cartes de l’étude accessibles en ligne doivent notamment permettre de « guider le développement de plans d’utilisation des terres ».

Les chercheurs se sont basés sur des données répertoriant plus de six millions d’arbres répartis sur plus de 185 000 parcelles dans cinq pays : Cameroun, République centrafricaine, Gabon, Congo-Brazzaville et République démocratique du Congo (RDC).

Des fragilités très diverses ont été repérées par les scientifiques dans plusieurs lieux. « Les marges forestières du nord et du sud de la région, les forêts atlantiques et la plupart de celles de la République démocratique du Congo, pays qui englobe plus de la moitié des forêts d’Afrique centrale, comptent parmi les plus vulnérables », révèle Bonaventure Sonké, botaniste à l’Université de Yaoundé et co-auteur de l’étude (et par ailleurs membre du CST Forêt).

Des politiques territoriales spécifiques

Les observations qui figurent dans l’étude révèlent qu’il est essentiel que les politiques de préservation soient plurielles et adaptées aux spécificités de chaque territoire.

« Ces résultats doivent maintenant être utilisés, valorisés et appliqués afin d’élaborer des plans d’utilisation des terres qui préservent les caractéristiques des forêts tout en maintenant des connexions entre des zones protégées, grâce à des forêts de production de bois d’œuvre gérées durablement », précise Sylvie Gourlet-Fleury, écologue forestière au CIRAD et l’une des principales coordinatrices de l’étude (également membre du CST Forêt).

 

Lire la publication originale (en anglais) : www.nature.com/articles/s41586-021-03483-6

Sur le même sujet :
https://www.techniques-ingenieur.fr/actualite/articles/en-afrique-centrale-les-forets-tropicales-sont-menacees-92779/

https://www.lepoint.fr/afrique/afrique-les-forets-tropicales-en-danger-22-04-2021-2423376_3826.php

 

D'après une analyse réalisée par Rainforest Foundation Norway, les deux tiers de la couverture originelle des forêts tropicales humides de la planète dans le monde ont été détruits ou dégradés.

Traduction libre de l’anglais effectuée par le Secrétariat du CST Forêt (mai 2021).

Lien vers l’article original (source : Reuters, 08/03/2021) :  Two-thirds of tropical rainforest destroyed or degraded globally, NGO says

 

De nouvelles données révèlent que les êtres humains ont dégradé ou détruit environ les deux tiers de la couverture originelle des forêts tropicales humides de la planète, ce qui suscite l’inquiétude quant à la disparition rapide de ce tampon naturel, pourtant essentiel contre le changement climatique.

La perte de forêts est également un facteur important d’émissions de gaz à effet de serre, dans la mesure où la végétation dense des forêts tropicales représente le plus grand réservoir vivant de carbone.

Selon une analyse réalisée par l’organisation à but non lucratif Rainforest Foundation Norway, l’exploitation forestière et la conversion des terres, principalement à des fins agricoles, ont anéanti 34 % des forêts tropicales humides originelles et en ont dégradé 30 % de plus, les rendant plus vulnérables aux incendies et aux destructions futures.

Plus de la moitié de la destruction depuis 2002 a eu lieu en Amérique du Sud, en Amazonie et dans les forêts tropicales voisines.

Plus la forêt tropicale est détruite, plus l’impact du changement climatique est important, ce qui rend plus difficile encore la survie des forêts restantes, a déclaré Anders Krogh, auteur du rapport et chercheur en forêt tropicale.

« C’est un cycle terrifiant », a commenté M. Krogh. Le total des pertes entre 2002 et 2019 était déjà plus important que la superficie de la France, a-t-il constaté.

Le taux de perte en 2019 correspondait à peu près au niveau annuel de destruction au cours des 20 dernières années, avec la valeur d’un terrain de football de la forêt disparaissant toutes les 6 secondes, selon un autre rapport récent du World Resources Institute.

L’Amazonie brésilienne a subi d’intenses pressions au cours des dernières décennies, car un boom agricole a poussé les agriculteurs et les spéculateurs fonciers à brûler des parcelles de terre pour le soja, le bœuf et d’autres cultures. Cette tendance s’est aggravée depuis 2019, lorsque le président de droite Jair Bolsonaro a pris ses fonctions et a commencé à affaiblir l’application des lois environnementales.

Mais l’Amazonie représente également le meilleur espoir de préserver ce qui reste de la forêt tropicale. L’Amazonie et ses voisines – la forêt du Delta de l’Orénoque et la forêt tropicale andine – représentent 73,5 % des forêts tropicales encore intactes, selon Krogh.

Le nouveau rapport « renforce le fait que le Brésil doit prendre soin de la forêt », a déclaré Ane Alencar, géographe à l’Amazon Environmental Research Institute, qui n’a pas participé aux travaux. « Le Brésil possède la plus grande part de forêt tropicale au monde, et c’est aussi celui qui en perd le plus ».

Les îles d’Asie du Sud-Est, appartenant pour la plupart à l’Indonésie, se classent collectivement au deuxième rang en termes de destruction de forêts depuis 2002, une grande partie de ces forêts ayant été défrichée pour les plantations d’huile de palme.

L’Afrique centrale occupe la troisième place, la plupart des destructions étant concentrées autour du bassin du fleuve Congo, en raison de l’agriculture traditionnelle et commerciale ainsi que de l’exploitation forestière.

Les forêts définies dans le rapport comme étant dégradées ont été soit partiellement détruites, soit détruites et remplacées depuis par une croissance forestière secondaire, selon Rainforest Foundation Norway.

La définition donnée par ce rapport de ce qu’est une forêt intacte peut être considéré comme trop stricte, a averti Tasso Azevedo, coordinateur de l’initiative brésilienne de cartographie de la déforestation MapBiomas. L’analyse ne compte comme étant intactes que les régions d’au moins 500 km² (193 miles carrés), laissant de côté les zones plus petites qui peuvent ajouter à la couverture forestière vierge du monde, a-t-il déclaré.

M. Krogh a quant à lui expliqué que cette définition avait été choisie parce que les petites étendues sont exposées au risque de « l’effet de lisière », c’est-à-dire que les arbres meurent plus vite et que la biodiversité est plus difficile à maintenir à la lisière de la forêt. Une forêt de 500 km² peut assurer pleinement la pérennité de son écosystème, a-t-il ajouté.

Consulter le graphique sur la disparition des forêts tropicales dans le monde

 

24.03.2021. "Les forêts tropicales humides constituent l'un des écosystèmes terrestres les plus importants de la planète. Mais de récentes études montrent qu'elles sont aujourd'hui en danger de disparition. En cause essentiellement : les activités humaines". Nathalie Mayer- Journaliste Futura Science-
Source Futura Science.com -

Deux études montrent en effet aujourd’hui que les forêts tropicales humides sont plus que jamais en danger. En cause essentiellement : les activités humaines.

Selon les travaux commandités par l’organisation non gouvernementale, Rainforest Foundation Norway, l’exploitation forestière et la conversion des terres — surtout à des fins agricoles — ont anéanti 34 % des forêts tropicales humides primaires. Elles en ont dégradé — partiellement détruites ou détruites puis remplacées par des forêts secondaires — 30 % de plus, les laissant plus vulnérables aux feux de forêt ou à de prochaines exploitations.

Une équipe de chercheurs français, de son côté, publie une cartographie inédite du couvert forestier tropical mondial. Basée sur trente ans de données satellites, elle figure avec une précision sans précédent, les perturbations de ce couvert depuis 1990. Une précision qui permet d’accéder aux causes de la déforestation et de la dégradation des forêts.

Nathalie Mayer- Journaliste Futura Science- Source Futura Science.com – 24.03.2021.

Pour en savoir plus :

https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/foret-chaque-seconde-equivalent-terrain-foot-foret-tropicale-humide-disparait-75880/