Note de politique n° 3. Quel potentiel de la certification dans la lutte contre la déforestation tropicale importée?

Depuis presque trente ans, des standards privés de certification ont été élaborés et mis en œuvre pour différencier et promouvoir des filières agricoles et forestières durables. Ces standards sont aujourd’hui envisagés pour contribuer à la lutte contre la déforestation importée par la France, et potentiellement par l’Union européenne. Mais sont-ils à la hauteur des enjeux?

Les certifications privées de durabilité appliquées aux filières soja, bois, huile de palme et cacao constituent des outils prometteurs pour lutter contre la déforestation sous les tropiques.

Cependant, aucun de ces standards n’est aujourd’hui pleinement compatible avec les exigences énoncées dans la SNDI.

D’autres approches de lutte contre la déforestation sont envisageables, comme une réglementation contraignante, la gestion du risque géographique ou la promotion de territoires durables. Ces démarches peuvent concerner des filières encore peu engagées dans la certification et impliquer plus facilement les petits producteurs.

Les avantages de recourir à la certification sont optimisés lorsqu’elle est combinée aux autres instruments de lutte contre la déforestation importée. La prochaine mise en œuvre du règlement contre la déforestation de l’Union européenne illustrera par exemple dans quelle mesure le mécanisme de diligence raisonnée s’appuiera ou pas sur les standards de durabilité pour limiter le risque de déforestation dans les pays à risque.

Préparée par Guillaume Lescuyer (Cirad & Cifor) ; Cécile Bessou (Cirad) ;  Aurélie Carimentrand (Cirad & Université Bordeaux Montaigne) ;  Stéphane Guéneau (Cirad) ; Marie-Gabrielle Piketty (Cirad).

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