Le 20 août dernier, le peuple équatorien a voté pour garder le pétrole du pays dans le sous-sol du parc national Yasuní et protéger ainsi les terres autochtones des Waorani et des Kichwa.

Reporterre.net

Les Équatoriens votent la fin du pétrole sur des terres autochtones

23/08/2023. Le dimanche 20 août par referendum les équatoriens ont choisi les intérêts des peuples indigènes et la forêt amazonienne, au détriment de celui de l’industrie pétrolière. 59% des votants ont choisi  l’arrêt de l’exploitation pétrolière dans le « Bloc 43 », une partie de la réserve amazonienne de Yasuni.

Le parc national Yasuni abrite une bodiversité exceptionnelle et constitue le territoire de plusieurs peuples « non contactés », c’est-à-dire se tenant à l’écart de la société moderne, notamment les Tagaeri, les Taromenane et les Dugakaeri, indique un communiqué de l’ONG Survival pour les peuples non contactés.

Le gouvernement équatorien, qui s’opposait à la tenue de ce référendum, estime les pertes liées à l’arrêt de l’exploitation pétrolière à environ 15 milliards d’euros sur vingt ans. La compagnie pétrolière nationale Petroecuador a toutefois annoncé qu’elle se soumettrait à la « décision souveraine » des Équatoriens.

The Guardian.com

The message from Ecuador is clear: people will vote to keep oil in the ground*

24/08/2023. JonahtanWatts, rédacteur en chef de l’environnement mondial du Guardian explique en détail les enjeux de cette décision sans précédents.

Avec plus de 5,4 millions de voix en faveur de l’arrêt de la production et 3,7 millions contre, il s’agit de la victoire démocratique la plus décisive contre l’industrie des combustibles fossiles en Amérique latine et, sans doute, dans le monde. La question est maintenant de savoir s’il s’agit d’un triomphe ponctuel ou de quelque chose qui peut être reproduit dans d’autres pays.

C’est le fruit d’années de campagne acharnée menée par le collectif Yasunídos et d’autres groupes de la société civile, et il inspirera sûrement les militants du climat dans d’autres parties du monde. Mais la plus grande leçon du référendum est sans doute pour d’autres gouvernements, qui viennent de recevoir un exemple flagrant du coût des actifs bloqués lorsque le mandat social pour les combustibles fossiles est soudainement supprimé.

Selon le Projet de surveillance de l’Amazonie andine (Maap), plus de 600 hectares ont été déboisés à Yasuní, principalement par l’industrie pétrolière. L’impact social est également immense. En plus de la pression supplémentaire exercée sur les deux groupes isolés – les Tagaeri et les Taromenane

Globalement, le message le plus important du référendum équatorien est le plus simple : il est possible de dire non au pétrole.

  • Traduction libre des extraits de l’article par le Secrétariat CST-F