Pourquoi une politique de restauration de la nature est-elle indispensable en Europe ?

Après l'adoption du règlement européen dédié à la restauration de la nature, l’Iddri examine dans ce billet de blog les opportunités qu’une politique de grande ampleur pour la restauration de la nature peut offrir par la mise en cohérence et l’augmentation des moyens dédiés à la transition des secteurs agricoles et forestiers, leur adaptation au changement climatique et à la protection de la biodiversité.

La restauration représente désormais la première priorité pour la biodiversité sur le continent européen. Elle est également un élément de réponse important aux crises environnementales, notamment là où les populations et les activités économiques sont particulièrement exposées à des risques tels que les événements climatiques extrêmes (canicules, inondations) ou sanitaires (exposition humaine aux produits chimiques, vulnérabilité des cultures ou des forêts face à des maladies ou des ravageurs).

Les trois points qui justifient le besoin d’une réglementation sur la restauration de la nature.

  • Un besoin d’orchestration politique pour passer à l’échelle du défi de la restauration

Au-delà de fonctions utilitaristes, la restauration sert également à rétablir les espèces et écosystèmes menacés, présentant souvent des avantages socio-économiques pour les territoires concernés. La restauration n’étant pas une politique publique, elle ne fait pas l’objet de suivi. Il est ainsi difficile d’évaluer l’état général des initiatives en la matière, ce qui sera néanmoins nécessaire dans le cadre des engagements pris par les pays dont la France via le cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal.

  • La restauration, une assurance-vie dans les espaces de production

Deux types de mesures de restauration seraient nécessaires:

    • Certaines impliquant la recomposition d’une mosaïque d’habitats, avec par exemple la restauration de tourbières, landes ou pelouses qui viendront mailler les terres agricoles et les forêts exploitées.
    • Certaines impliquant d’intégrer sur les terres agricoles des « éléments paysagers à diversité élevée », décrites en annexe du projet de règlement européen et correspondant aux « infrastructures agroécologiques » : bandes enherbées fleuries, haies, bosquets, murets de pierre, mares, etc.

Le Conseil de l’Union européenne s’est mis d’accord sur un texte de compromis qui a été examiné par le Parlement européen le 12 juillet, ainsi que d’autres amendements. Il donne une flexibilité importante pour que les États élaborent leur propre approche de la restauration.

  • L’articulation avec les politiques sur les aires protégées

Le projet de règlement européen constitue  un levier pour atteindre d’autres objectifs de protection, comme l’application des directives européennes Habitats et Oiseaux qui constituent le socle du réseau d’aires protégées Natura 2000.

Donner un cadre légal à la restauration bénéficierait  directement aux aires protégées en leur sein, mais renforcerait également leur efficacité en tant que réseau, en améliorant l’état des écosystèmes faisant le lien d’une aire protégée à une autre.

Extrait du Blog de l’Iddri  du 12.07.2023, par Agnès Hallosserie, Directrice, programme Biodiversité.

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